ARTICLES RÉCENTS


Recent Posts Widget

Au hasard des balades

jeudi 15 septembre 2022

Serres d'Auteuil



Le jardin des serres d'Auteuil est un jardin botanique ouvert au public, situé dans le bois de Boulogne, et gratuit. Une merveille !
3 avenue de la Porte d'Auteuil
A deux pas de la station station Porte d'Auteuil


Un peu d'histoire

Louis XV, qui dès sa plus tendre jeunesse montra un goût prononcé pour la botanique, y fit aménager en 1761 un jardin décoré de nombreux parterres de fleurs et déjà pourvu de serres.

Plus d'un siècle après, l'administration municipale décida la création d'un fleuriste au lieu dit du « Fonds des Princes », sur un emplacement extérieur aux fortifications de Paris.

La conception des serres et l'organisation générale des jardins furent alors confiées à Jean-Camille Formigé (1845-1926), alors architecte en chef du service des Promenades et Plantations de la Ville de Paris. Les travaux débutèrent en 1895 et s'achevèrent trois ans plus tard.

Amputé du tiers de sa surface lors de la création, à partir de 1968, de l'échangeur d'Auteuil et du boulevard périphérique, l'activité de production horticole a été transférée progressivement sur des terrains des communes de Rungis et de Fresnes. Aujourd'hui, ce centre horticole produit plus de 3 millions de végétaux par an.






En 1998, le jardin et une partie des bâtiments qu'il contient ont été inscrits au titre des monuments historiques. Le jardin des Serres-d 'Auteuil fait partie, avec le parc de Bagatelle, le Parc Floral de Paris et l'Arboretum de Paris, du Jardin Botanique de Paris.

Vous y découvrez une grande pelouse centrale ornée de jolies décorations florales autour de laquelle se déploie une architecture symétrique de style classique, des serres typiques de la fin du 19e, un jardin paysager à l'anglaise au dessin plus sinueux et vallonné, un jardin d'inspiration japonaise et un petit jardin aux essences méditerranéennes, des arbres remarquables et  de splendides collections de plantes rares.

Le jardin compte 6 000 végétaux regroupés en collections thématiques (succulentes, plantes de Nouvelle-Calédonie...) ou systématiques (Palmiers, Ficus, Begonias, fougères...).

C'est l'un des jardins les plus singuliers de la capitale.

Le charme d'une architecture de la fin du 19 ème siècle, l'exotisme des plantes tropicales importées de pays lointains et la richesse d'un jardin botanique.

C'est un lieu magique qui nous fait voyager, tant par l'atmosphère chaude, et souvent chaude et humide, que l'on ressent à l'intérieur des serres, que par la beauté des plantes et des paysages reconstitués.


Les serres

Réaménagé à la fin du 19 ème siècle sous la conduite de Jean Camille Formigé, il est agrémenté de grandes serres en fonte, peintes en bleu turquoise, édifiées par l'architecte français en 1898, d'une fontaine de Jules Dalou et de mascarons d'Auguste Rodin.

Les serres sont sans conteste l'une des merveilles de ce jardin. Elles furent construites en pleine vogue des jardins d'hiver et sont les dernières grandes serres à avoir été construites en France au 19 ème siècle. Leur structure métallique offre une gamme de tons de bleu, vert et turquoise. 



Des serres contemporaines conçues par l’architecte Marc Mimram ont été ouvertes depuis juin 2019. Elles s’intègrent au jardin paysager existant et à l’ensemble formé par les serres historiques de Jean-Camille Formigé.

Le projet regroupe plus de mille espèces végétales composées de plus de 500 espèces et variétés spectaculaires, et souvent rares, autour du court de tennis Simonne-Matthieu. Simonne-Matthieu (1908-1980), fut la deuxième joueuse de tennis française la plus titrée de tous les temps, elle s'est surtout illustrée à Roland-Garros avec dix titres.
Ce court semi-enterré est intégré dans le jardin botanique, il compte 5 000 places. Une réussite, avec un toit en forme de serre qui se fond dans le décor.



Court Simonne-Matthieu


Dans les serres, on peut admirer plus de 5 000 plantes de genres, d'espèces ou de variétés différentes


- Février-mars : Thunbergia mysorensi.
- Mi mars à mai : bananiers, Dichorisandra thyrsiflora.
- Début avril à fin septembre : plantes insectivores (Nepenthes), passiflores, Brunfelsia, Witefeldia, hibiscus.
- Mi avril à fin août : caladiums (feuillage), bégonias.
- Mi mai à octobre : Jatropha integerrima, Pavonia multiflora, Ixoras-hoyas, Alpini, roses de porcelaine.
- Juin-juillet : Passiflora allata.
- Mi-novembre-mi-mars : orchidées, Strelitzia nicolai.
- Toute l'année : Alpinia purpurata, Tapeinochilos ananassae, broméliacées), cactées, succulentes, plantes de Nouvelle-Calédonie, palmiers, ficus, bégonias, fougères tropicales.
 
 


L'Heliconia rostrata ⇡ fait partie de la famille des Heliconiaceae, originaire du nord-ouest de l'Amérique du Sud (Bélize, Guatemala, Honduras, Panamá, Bolivie, Brésil, Colombie, Équateur, Pérou). Elle s'est implantée dans d'autres régions tropicales comme à l'île de la Réunion, dans l'océan Indien.

C'est une plante herbacée qui peut atteindre 5 m de haut et qui a la particularité d'avoir des inflorescences retombantes et des feuilles longues de 60 cm à 1,2 m rappelant celles des bananiers.

Elle a besoin de chaleur et d'humidité atmosphérique. 

 



   


Un arbre mythique pour moi, le « Black boy » australien

Cette plante-là, je reconnais immédiatement : c'est un Black boy !




"Xanthorrhoea glauca" de son nom latin, il appartient à la famille des Xanthorrhoéacées.

Il est originaire de l’est de l’Australie et son surnom est le Black boy à cause de la couleur noire de son tronc. Il a un tronc trapu, noir, surmonté de longues feuilles souples et cylindriques ressemblant à une grande touffe d'herbe. Ses feuilles sont longues, un peu rigides, très fines, plutôt coriaces, de couleur gris vert.

Il est très répandu dans des zones où se déclarent des feux de brousse qui noircissent le tronc.

Je l'ai découvert il y a bien longtemps en visitant la serre du parc Citroën. Et quand je suis allée en Australie, j'avais un rêve : "je veux le voir dans son environnement naturel"...

Et je l'ai vu ! Dans l'île Kangaroo island, au sud d'Adelaide.

"Dans la forêt je tombe sur un "black boy", un curieux palmier. Je suis très contente car la première fois que j'en ai vu un, c'était à Paris, dans une serre tropicale. On le surnomme "black boy" à cause de son tronc de couleur noire. Son nom m'avait fait sourire et je rêvais de le voir dans son milieu naturel."


© Ma photo prise à Kangaroo island en Australie

Quelle étonnante plante que ce "Black boy" australien !

L'histoire de la Xanthorrhoea a fasciné même les premiers colons européens, car elle est si unique qu'elle n'est liée à aucune autre espèce végétale trouvée en Australie.


« Balga » est le mot aborigène pour « Black boy » (garçon noir) et pendant de nombreuses années,
la plante a été affectueusement connue sous le nom de « Black boy ».

On pense que les Aborigènes appelaient ces plantes « Balga » parce qu'après qu'un feu de brousse ait ravagé la terre, le tronc noirci du Xanthorrhoea se révélait sous les feuilles inférieures brûlées et ressemblait à un enfant au visage noir.

D'autres pensent que la plante, avec son tronc noirci par le feu de brousse et sa longue tige florale, ressemblait à un garçon aborigène brandissant une lance.

Le Xanthorrhoea glauca produit avec le temps un tronc de 2 à 4 m de hauteur, portant 1 ou quelques couronnes de feuilles qui ressemblent à de grosses touffes d’herbes.

La Xanthorrhoea est une espèce à croissance très lente, il a un taux de croissance d'environ 1 centimètre par an, 1 m en 30 ans). mais on pense aussi qu'elle peut vivre jusqu'à 600 ans.

S'ils ont une croissance très lente, ils vivent par contre longtemps. Certains spécimens âgés font partie des plantes vivantes les plus anciennes du monde. Ils vivent des centaines d'années, certains ont jusqu'à 600 ans.

Une plante avec un tronc d'1m de long par exemple peut déjà avoir 100 ans !

La Xanthorrhoea était inestimable pour le peuple aborigène.
C'était une source de nourriture, de boisson et de matériaux de construction.

Aliments : Les parties blanches charnues des feuilles et les racines succulentes des plantes étaient fréquemment consommées. Les graines ont été recueillies, broyées en poudre et utilisées pour fabriquer des amortisseurs. Ils ont également collecté des larves à la base de la plante.

Boisson : La fleur de la Xanthorrhoea était trempée dans un bac d'eau pour en extraire un épais nectar sucré qui pouvait être dégusté tel quel ou fermenté pendant 3 à 5 jours afin de produire un breuvage alcoolisé.

Matériel pour outils : Les feuilles de la Xanthorrhoea produisent une résine dure et imperméable, qui est sous forme liquide lorsqu'elle est chauffée, mais durcit lorsqu'elle est refroidie. Les aborigènes utilisaient la résine comme matériau de type super colle pour fixer les lames aux lances et comme matériau d'imperméabilisation pour les canots.


On dit que le tronc doit être brûlé (d'où sa couleur noire)
pour répandre ses graines dans le sol.
  
Il est robuste et résistant aux sécheresses. Il préfère une exposition au soleil et un sol très sec. Mais il supporte également très bien un peu de gel (il survit à -10°).

Il est protégé en Australie, et ne peut plus être exporté racines nues.

Le black boy n’en reste pas moins une plante mythique.






Le Macrozamia moorei appartient à la famille des Zamiacées. Le Macrozamia moorei est un cycas originaire du Queenland, au nord-est de l’Australie.
 
Il est l’un des plus imposants du monde, cette plante atteint plus de 7 mètres.
 
Sa culture n’est pas particulièrement compliquée et sa résistance au froid permet de le cultiver en pleine terre dans les jardins les plus abrités du littoral méditerranéen.
 



Fougère de Tasmanie
On ouvrait son tronc, ou plus précisément son stipe (tronc des palmiers et des fougères arborescentes), pour en extraire la moelle fibreuse. Cettemoelle pouvait être mangé, ou séchée puis sculptée pour façonner toutes sortes d'ustensiles. 
Les stipes servaient aussi à ériger des barrières autour des campement.








 


 
Le Kananga (ylang-ylang) peut mesurer jusqu'à 30 m mais on peut aussi dans les vergers le maintenir très bas pour récolter les fleurs plus facilement.

L'huile essentielle d'ylang-ylang est incontournable en parfumerie et entre dans la composition du mythique n° 5 de Chanel.



 
 
À l'extrémité opposée du parterre, s'élève une fontaine signée Jules Dalou,
dont le médaillon représente le Triomphe de Bacchus.

 
Haut-relief de la Bacchanale de Jules Dalou





Sous une chaleur tropicale, de splendides spécimens d'arbres et d'arbustes subtropicaux et tropicaux. 


Des étudiantes profitaient de ce merveilleux spectacle pour le dessiner.

Le ballet des carpes japonaises

 

L'Araucaria doit son nom à la région d'Araucanie (Arauco) au Chili dont sont originaires deux espèces du genre.
Ce sont des conifères aux feuilles en aiguilles ou en écailles triangulaires leur donnant un aspect tout à fait particulier.
Des restes fossilisés indiquent qu'au mésozoïque ils étaient déjà abondants dans l'hémisphère sud.
 





   


 
 


Il n'est pas considéré comme un véritable palmier, mais plutôt comme un mélange de bananier et de palmier.

Il fait partie de la famille des Strelitziacées et est étroitement lié à l'oiseau de paradis (Strelitzia). Il est endémique de Madagascar.


Ravenala madagascariensis, est une autre plante mythique car il est communément appelé l'arbre du voyageur.

C'est l'emblème de l'île de Madagascar, stylisé sur les avions de la compagnie aérienne nationale et sur ses armoiries nationales.




   
 



Les Broméliacées sont une famille de plantes monocotylédones, originaires majoritairement des régions tropicales d'Amérique, minoritairement des régions subtropicales d'Amérique et une espèce (Pitcairnia feliciana) originaire des régions tropicales d'Afrique de l'Ouest.

De nombreuses espèces sont épiphytes comme les Tillandsia et vivent pendues aux branches des arbres de la forêt tropicale.

D'autres sont terrestres comme le genre Ananas qui est cultivé pour son fruit, l'ananas).

J'ai vu des bromélias, au Brésil, sur le sol....
et elles étaient en fleurs.


L'Aristolochia gigantea, une autre plante incroyable

On a vraiment cru que c'était un bout de tissus qui s'était accroché aux branches ! 
 
Cette plante est originaire d’Amérique du sud, elle se rencontre à l’état spontanée au Brésil lorsque la forêt s’ouvre au bord des cours d’eau. L'Aristolochia gigantea, l’aristoloche géante, est une plante grimpante subtropicale de la famille des Aristolochiacées. 


On a cherché aussitôt via Google Photos, et voilà !

 

Appartenant à la famille des Aristolochiacées, l’aristoloche à grandes feuilles est une liane herbacée originaire d'Amérique du Sud. Les tiges de cette grimpante, qui peuvent atteindre 10 m de long sont munies de vrilles marquées d’excroissances liégeuses et portent de nombreuses et grandes feuilles cordiformes aux longs pétioles dont la surface brillante est vert franc et fortement nervurées tandis que le revers est d’un vert bleuté et mat. 

Le médecin et botaniste grec Dioscoride, au ier siècle apr. J.-C. donne clairement le sens du nom aristoloche en grec ancien : « L'aristoloche tire son nom du fait qu'elle facilite les accouchements ». 
Le nom vient du grec ἄριστος - aristos, « excellent », et λοχεία - lokhia, « accouchement ».

C'est de l'Aristolochia clematitis que l'acide aristolochique tire son nom : c'est une substance fortement toxique et cancérigène, particulièrement dangereuse pour les reins.


 
 
Ces frondaisons au feuillage exubérant sont du plus bel effet durant toute la belle saison et deviennent spectaculaires en automne. 

Les feuilles prennent alors une superbe teinte orangée puis rouge et pourpre avant de tomber. Les fleurs, qui s’épanouissent en début d’été, sont assez petites et ne se remarquent guère dans la masse de feuillage malgré leur originalité.

Elles ont une curieuse forme tubulaire qui vaut à l’aristoloche le nom de "plante siphon", et une jolie teinte pourpre foncé à noir moucheté de crème. 

De petites capsules à facettes qui contiennent des graines ailées leur succèdent dans le courant de l’automne.

Pourquoi cette image de dindon ?

Parce que j'ai été très surprise d'apprendre qu'au Brésil on l'appelle « Papo de Peru », c'est à dire le goitre du dindon...

Et en effet quand j'ai retrouvé des photos de dindon sur Google j'ai trouvé qu'il avait une certaine ressemblance, (le mâle, surtout).

On l'appelle aussi « Cipó de Mil Homens ». Cipó c’est le moyen de locomotion de Tarzan! Alors là j'avoue que je n'ai pas compris.

  
Des oiseaux exotiques virevoltent dans une élégante volière.



 


Dans le jardin

- Janvier-février : mahonias, Viburnum fragrans, crocus, jasmin d'hiver, Garrya elliptica.
- Février : Lonicera fragrantissima, Hamamelis, cognassiers du Japon, Abeliophyllum distichum
- Mars : forsythias, bulbes (narcisses, jacinthes, tulipes...), magnolias, clématites (C. armandii)
- Avril : Akebia quinata, Stachyurus praecox, Viburnum mariesii, Pyrus calleryana, décorations florales de printemps
- Mai : rhododendrons, pivoines, roses anciennes, clématites (C. montana), Dipelta floribunda
- Juin : roses modernes, cornouillers, virgilier
- Été : Lilas des Indes, Buddleia, grenadier, arbre aux faisans, décorations florales estivales
- Octobre-novembre : chrysanthèmes, camélias (C. sasanqua), fruits et baies colorés
- Décembre : néflier du Japon, arbre aux fraises.


 
 


  
  

En sortant on est tombé sur un arrêt de bus, le 123.



Et immédiatement sur l'entrée du stade  Roland-Garros. 


Le stade Roland-Garros a été construit en 1927. Mais le stade Roland-Garros manquait de place !
En 2016, l'extension de Roland-Garros prévoyait d'occuper une partie du jardin des Serres d'Auteuil et la destruction d'une partie de celles-ci. La surface de ce parc avait été déjà amputée d'un tiers en 1968 par la construction de l'échangeur d'Auteuil et du boulevard périphérique.
 

L'extension de Roland-Garros

Le 13 février 2011, la FFT décide que Roland-Garros doit rester porte d'Auteuil, avec une extension portant la superficie de 8,5 ha à 13 ha. Ce projet prévoit un ou deux courts couverts, dont l'actuel court Philippe-Chatrier. Cette décision rejette l'option d'un déménagement en banlieue à Marne-la-Vallée, Gonesse ou Versailles qui offraient néanmoins des terrains allant de 20 ha à 35 ha.

Ce projet déclenche une polémique opposant la FFT et la municipalité aux riverains, aux écologistes et aux associations de défense du patrimoine qui cherchent d'autres possibilités et lancent une pétition pour préserver ce site classé ainsi que les serres chaudes qui abritent des collections botaniques rares et vulnérables. Les associations proposent un projet alternatif répondant au cahier des charges de la FFT avec la couverture de l'autoroute voisine, mais la FFT ne se montre pas intéressée.

Le 4 octobre 2016, après arrêt du Conseil d'État, la suspension du permis de construire, décidée en référé par le tribunal administratif, est annulée. Les travaux d’extension de Roland-Garros reprennent alors, avec l'arrachage de plusieurs arbres du jardin protégé et le début des destructions sur les serres chaudes. 

La FFT souhaite une fin rapide des travaux, mais une nouvelle demande d'interruption des travaux en attendant le jugement sur le fond est déposée par la famille de Formigé et acceptée par le TGI le 6 octobre, jusqu'au 25 du même mois.

Le 2 février 2017, la justice se prononce sur le fond du dossier : le tribunal administratif de Paris rejette les recours des associations, écartant la cinquantaine de moyens d'illégalité soulevés, et validant ainsi le permis de construire tout en permettant la reprise des travaux qui se sont terminés en 2020.


Aucun commentaire: