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dimanche 4 septembre 2022

Musée Guimet - Collection Afghanistan

L'AFGHANISTAN

Avec pour noyau de la collection, les acquisitions faites par Alfred Foucher ainsi que celles des fouilles archéologiques de la DAFA (Délégation archéologique française en Afghanistan), cette collection est consacrée aux arts gréco-bouddhiques des royaumes situés dans les États actuels de l'Afghanistan et du Pakistan.


- Arts du Gandhâra (dont un des fleurons est le fameux bodhisattva Foucher

- Vestiges du site archéologique de Hadda, caractérisé par l'usage du stuc, aujourd'hui anéanti après les bombardements américains en Afghanistan (Génie aux fleurs, stūpa).

- Vestiges du monastère de Fondukistan.

- Le trésor de Begrâm, collecté par Joseph Hackin en 1937 dans le cadre de la DAFA. Ce trésor contenant des ivoires du style de Mathura (dont des exemplaires ont été trouvés à Pompéi), des laques chinoises de l'époque Han ainsi que de la verrerie romaine est un témoignage essentiel des échanges commerciaux denses que connaissait la région à l'époque.
 
Hadda 

Hadda est un site archéologique gréco-bouddhiste situé dans l’ancienne région du Gandhara, à l’intérieur de la passe de Khyber, 10 km au sud de Jalalabad, à l’est de l’actuel Afghanistan. 

Un grand nombre de sculptures gréco-bouddhistes (environ 23 000) en argile ou en stuc furent excavées à Hadda dans les années 1930 et les années 1970. Elles combinent des éléments du bouddhisme et de l’hellénisme, dans un style métisse où se retrouvent des éléments bien plus hellénisants que dans l'art "gréco-bouddhique" des environs de Peshawar.
 





 
 

Bâmiyân

Bâmiyân ou Bamiyan est une ville du centre de l’Afghanistan, à quelque 240 km au nord-ouest de Kaboul, Bâmiyân est située dans une vallée à 2500 m d'altitude.

Le paysage culturel et les vestiges archéologiques de la vallée de Bamîyân, dont les Bouddhas, sont inscrits sur les listes du patrimoine mondial et du patrimoine mondial en péril de l'UNESCO depuis 2003.  


Tête d'homme scythe,
(Env. 3e siècle de notre ère, à Bâmiyân)



Begrâm

Ou Bagrâm, est une localité à 60 km au nord de Kaboul, voisine de la cité de Charikar. Construite au confluent des vallées du Ghorband et du Panjshir, elle devint un point de passage obligé pour l'Inde sur la route de la soie, vers Kaboul, ainsi que vers Bamiyan.

Elle était la capitale d'été des Kouchans et le couple d'archéologues français Joseph Hackin et Ria Hackin y a trouvé, en 1937/1939, le fameux Trésor de Begrâm, exposé depuis en partie, au Musée Guimet, constitué de pièces d'artisanat fabriquées tout au long de la route de la soie de l'Empire romain à la Chine.
 


  
Des ivoires indiens trouvés en compagnie de bronzes romains, de verres d’Alexandrie et de laques chinois en plein cœur de l’Afghanistan : l’archéologie peut réserver bien de (belles) surprises !

L’Inde est une région connue pour ses éléphants et ses artistes ne pouvaient qu’exceller dans le travail de l’ivoire. Une inscription du grand stupa de Sanchi, en Inde centrale, au 1er siècle av. J.-C., enregistre ainsi les dons importants effectués par la guilde des ivoiriers de Vidisha, témoignant de la reconnaissance de ces artisans au sein de la société de ce temps. Malheureusement, le climat chaud et humide de la plus grande partie du sous-continent indien a été peu propice à la conservation des ivoires les plus anciens. 

Longtemps, le plus vieil ivoire indien connu a été une petite figurine (élément de mobilier ou manche de miroir) découverte… à Pompéi ! Antérieure à l’éruption du Vésuve (79 ap. J.-C.), cette œuvre atteste des échanges commerciaux entre l’Inde et le monde romain.

C’est dire si la découverte du « trésor de Begram » a constitué un événement extraordinaire. À la fin des années 1930, la Délégation archéologique française en Afghanistan, sous la direction de Joseph et Ria Hackin, fouillait cette ville censée avoir été fondée par Alexandre le Grand lorsqu’elle tomba sur une « cache » ou une réserve, dont la fonction reste peu claire, contenant un ensemble hétéroclite d’objets précieux venant de toutes parts du monde antique : des bronzes et des emblemata en plâtre romains, des verres d’Alexandrie (certains en forme de poisson, un autre représentant le célèbre phare), des laques de Chine… et des ivoires indiens ! Ces derniers évoquent toute la richesse et le luxe des cours indiennes, dont l’atmosphère est retranscrite sur ces éléments de mobilier.

Au débouché de l’Hindu-Kush, Begram s’avérait ainsi une plaque tournante sur une des routes de la Soie et témoignait des échanges d’un bout à l’autre de l’Eurasie. Conformément à l’accord en 1922 entre la France et l’Afghanistan, le trésor a été partagé entre le MNAAG et le musée national de Kaboul, ce dernier conservant les œuvres uniques, notamment les grands ivoires représentant des divinités fluviales en ronde bosse.

 







Don de la Société des amis du musée Guimet, le Bouddha Maitreya, ce haut-relief, est l’une des pièces mythiques de la collection Malraux, André Malraux s’étant fait photographier à ses côtés, dans les années 1930, auréolé de sa gloire d’écrivain remarqué et de son escapade sulfureuse au Cambodge.

Pour les religions asiatiques, la conception du temps est cyclique. Le Bouddha historique, Shakyamuni, fut ainsi précédé par des bouddhas du passé et devrait être suivi par Maitreya, le bouddha à venir. En tant que bodhisattva (futur Éveillé) richement vêtu et paré, c’est ce dernier que l’on peut sans doute reconnaître ici à son attribut caractéristique : le petit vase à eau tenu dans la main gauche.

Cette œuvre appartenait vraisemblablement à une triade composée du Bouddha, au centre, entouré par deux bodhisattva : Maitreya, à sa droite, et Avalokiteshvara (le bodhisattva de la compassion) à sa gauche. Bodhisattva Maitreya, le « génie d’André Malraux », art du Gandhara (4e-5e siècle), ancienne collection Florence Malraux, don de la Société des amis du musée Guimet, 2018, MA 12974.

Datée du 4e-5e siècle, cette pièce est représentative de la période qui voit l’épanouissement du stuc, après la grande période du schiste. Elle est en effet postérieure aux Kouchans (1er-3e siècle) et témoigne du bouddhisme dit du « Grand véhicule » (Mahayana), qui permit le développement d’une riche iconographie de figures de bodhisattva.

La pièce comme l’écrit Malraux, témoigne du rare moment où le bouddhisme, loin de dédaigner le monde, en exalte la beauté.

 


 





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