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samedi 20 août 2022

L'éco-quartier du Fort à Issy-Les-Moulineaux




Aujourd’hui, sur les hauteurs d’Issy, l'éco-quartier du Fort d'Issy domine l’agglomération parisienne et compte plus de 1600 logements (dont 300 logements sociaux), plus de 3500 habitants et 1500 m² de commerces de proximité.

Les accès se font par les rues du Fort à l'Est, et du Colonel-Guichard au Sud.

C’est un lieu de vie ancré dans l'innovation et l'écologie construit sur le site d’une ancienne forteresse militaire du 19e siècle, démilitarisée en 2009.
 
Il s'agit d'un aménagement urbain s'inscrivant dans le projet du Grand Paris Seine Ouest.




L'éco-quartier a été construit sur le site historique du Fort d’Issy. Il est niché à l’intérieur du chemin de ronde. Il s’étend sur 12 hectares, et compte 1 623 logements, dont 330 logements sociaux.

Résidence de plus de 3 500 habitants, il met à leur disposition 2 300 m² de commerces et d’équipements publics et 44 000 m² d’espaces verts plantés de 300 arbres fruitiers.

Ce nouveau quartier jouxte celui des Epinettes, quartier plus ancien et essentiellement pavillonnaire.

Issy-Les-Moulineaux a connu de profondes transformations de son milieu urbain
à partir de 1840 avec la construction du Fort. Auparavant Issy était très rurale.

Le Village des Épinettes

Le lieu-dit très ancien « L’Espinette » fut au Moyen Âge le plus important vignoble du coteau. À l’origine, sans doute une broussaille d’épines si bien défrichée que le cru particulier qui y poussa, prit le nom « d’épinette ».

C’est sur ce secteur, le plus élevé de la ville, que fut construit le Fort entre 1840 et 1846.

 
Le Fort d'Issy

Arrivée par le bus 169, j'ai pris la rue du Fort. 
Evidemment elle m'a conduite... face au Fort !


Le Fort d'Issy-Les-Moulineaux (ce qu'il en reste)

Situé sur les hauts d'Issy, un bastion militaire a été érigé en 1842, le Fort d'Issy.
Avec la construction du Fort, Issy a connu la destruction du moulin à vent, le détournement des sentiers ruraux qui venaient aux vignes, et la création d'une voie stratégique. 

Ce fort faisait partie d’un ensemble de constructions de défense autour de Paris, intitulé l’enceinte de Thiers, du nom d’Adolphe Thiers, président du conseil du roi Louis-Philippe, qui en a fait voter la construction.



25 ans plus tard, pendant la guerre contre la Prusse et la Commune Insurrectionnelle de Paris,
il devint le pivot de la défense de la Capitale, théâtre de combats particulièrement
meurtriers et dévastateurs.


Histoire
  
Ces fortifications ont montré leur totale inutilité pendant la guerre franco-allemande de 1870 et notamment durant le siège de Paris. 

Les forces prussiennes avaient installées des canons Krupp dans des positions hors d’atteinte des troupes françaises postées sur ces forts, et pilonnaient ainsi les Parisiens, tout en bloquant les approvisionnements de la ville, sans être gênées par cette enceinte. 

Après l’armistice du 28 janvier 1871, les troupes dites versaillaises ont utilisé ces forts pour bloquer les communards dans l’espace parisien, et progressivement en venir à bout (avec l’attaque finale, la semaine sanglante, qui s’est achevée le 28 mai 1871). 

Le chef du pouvoir exécutif de la République française, bientôt président de la République Française, qui a décidé d'écraser dans le sang la Commune de Paris, est justement Adolphe Thiers. 

 




La commune entière s'est vue transformée au fil des 19e et 20e siècle. La fin du 19 ème siècle a vu émerger l'actuel centre de la commune autour de l'hôtel de ville. Mais c'est essentiellement en 1919 quand sont tombées les contraintes de construction liés à l'enceinte fortifiée de Paris, que l'une des plus grandes évolutions d'Issy-les-Moulineaux est apparue.

Les forts ont été abandonnés, en friche, un espace utilisé en partie pour des "habitations de fortune" (des bidonvilles). Les talus ont servi de lieux de promenade aux Parisiens, pendant quelques décennies, avec des buvettes, des ventes ambulantes, des animations diverses, etc. Le Fort lui-même est resté en possession de l'armée jusqu'en 2009 

Le fort a aujourd'hui fière allure.





Passée l'enceinte, quelqu'un nous a dit d'emprunter l'escalier qui menait
à une promenade plantée, en hauteur, "La Promenade du Verger"...





On a marché encore, pas mal... 
Et c'est comme cela que l'on est tombé sur ce quartier insolite d'immeubles.

L'éco-quartier du Fort d'Issy


Le fort en 1933

Aujourd'hui, l'ancien fort militaire d'Issy-les-Moulineaux a été transformé en éco-quartier très innovant doté de nombreux équipements et services publics de pointe.




L'éco-quartier a été inauguré le 2 juin 2013 par André Santini, député-maire d’Issy-les-Moulineaux et Pierre-Christophe Baguet, président de la communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest, les livraisons s’étant échelonnées ensuite jusqu’au début 2014.


Inspiré de la structure pentagonale de l’ancien Fort militaire, le plan de ce nouveau quartier durable et connecté, s’organise autour de cinq ensembles : le Belvédère, les Villas et les Bastions, ainsi que le parvis et le verger.

Cinq bastions occupent ses angles : quatre immeubles, dont un imaginé par l'architecte Wilmotte, et le siège de la Direction générale de la gendarmerie.

Au centre, treize immeubles appelés « souris », en référence à leur forme rappelant l'univers numérique. Les bâtiments, ont des silhouettes singulières, en forme d’ellipse (les villas) ou de boomerang (le belvédère). 

Le quartier accueille le siège de la Direction générale de la gendarmerie nationale, regroupe 1623 logements (dont 300 logements sociaux), mais aussi 4 ha de vergers, un groupe scolaire dont une école, l'école Louise Michel, à ossature de bois et isolation en paille et laine de bois, une piscine, construite selon les principes du feng shui... et un belvédère avec plan d'eau et vue sur Paris.




Les bâtiments sont conçus dans le respect de la très haute qualité environnementale.
Le quartier est en outre raccordé à IssyGrid, premier réseau de quartier intelligent en France dont le but est de consommer mieux, moins et au bon moment.


Plus de 75% des besoins en chauffage et eau chaude sanitaire proviennent de la géothermie avec une installation qui permet de produire une eau chaude et du chauffage via deux puits creusés à 750 m de profondeur sous terre.

La géothermie répond à 78% des besoins en chauffage ou en climatisation.
Reste toutefois que le chauffage semble poser encore quelques problèmes lors de sa mise en route chez certains locataires.

Le quartier est équipé d’un système de collecte pneumatique des déchets par aspiration (1200 mètres de tuyaux sous la voirie).

Enfin, l’éco-quartier est l’un des lieux d’expérimentations de « smart mobilité »  : parking partagé, suivi en temps réel du bus grâce à son smartphone ou encore voitures électriques en libre-service. Pour limiter les voitures, une seule rue encercle ce quartier piéton afin de desservir les parkings en sous-sol.
Le stationnement se fait uniquement en sous-sol.


Quant aux appartements, ils font la part belle à la domotique. Chaque logement, raccordé à la fibre optique au très haut débit, est doté d’un écran qui permet le suivi des consommations (eau chaude, électricité, chauffage) ainsi que le réglage de la lumière et du chauffage.

VIDÉO


Les équipements et espaces publics sont très nombreux innovants.
- une école en paille et en bois
- une piscine Feng Shui
- un espace d’animation culturelle et numérique où l’on peut tester des casques HTC Vive
- des équipements sportifs,

Tout comme les espaces verts avec un verger de 4 hectares et un jardin partagé pour cultiver son potager, et un jardin japonais réalisé par les jardiniers de la ville jumelle japonaise (Voir l'article précédent sur le Jardin d'Ichikawa).



A droite, le mur recouvert d'une façade en bois englobe une immense piscine

Un exemple d'immeubles

Bizarre, pas vu aucun de ces commerces...

Un merle géant !




Cette magnifique œuvre a été réalisée par le sculpteur français Christian Renonciat (né en 1947), dont l'atelier se situe est à Issy-Les-Moulineaux.

C'est bien un merle géant ! L'artiste l'a habillé de tiges de métal et de boulets de canon.

Ce sont 400 boulets de canon qui ont été retrouvés dans les fondations du fort et qui ont servi à cette superbe sculpture de 3,50 m.
Christian Renonciat
© Philippe Daubry

L'œuvre nous replonge en arrière, à l'époque de la commune qui a tant marqué Issy-les-Moulineaux, avec ses pyramides de boulets dont quelques uns se dispersent sur le sol.

Mais ici, l'oiseau vient surtout symboliser la paix, la légèreté et la joie qui règnent aujourd'hui dans le quartier. 

Le "merle moqueur" renvoie à la chanson de Jean-Baptiste Clément en 1866, qui fut membre de la commune, c'est pourquoi cette chanson fut symbolique, à l'époque. 

Regardez bien, l'oiseau renaissants est en train de chanter, les ailes déployées et le bec en losange bien ouvert ! Source : CityGemme.


Des raccordements du quartier aux transports en commun de la région parisienne sont envisagés dans le cadre du projet du Grand Paris Seine Ouest. Ce qui serait bien nécessaire, car il a fallu marcher pas mal afin de trouver une station de bus pour rentrer sur Paris, et le bus n'est pas très fréquent.

Un projet de téléphérique urbain, examiné de 2007 à 2012, a été abandonné en 2012...

 
Un quartier apprécié par ses résidents

Les résidents se déclarent satisfaits de la qualité de vie au Fort d’Issy et 95 % des personnes interrogées sont fières d’y habiter. 77 % des résidents équipés de domotique déclarent l’utiliser et 67 % considèrent qu’elle leur facilite la vie.

Une écrasante majorité (95 %) se déclare satisfaite du système de collecte pneumatique des ordures ménagères. Grâce à la collecte pneumatique souterraine, les sacs-poubelles sont aspirés à l'extérieur du fort, évitant le passage des camions poubelles dans le quartier.

« Il n'y a pas d'agressions extérieures liées à la circulation, dit Laurence. On se rend compte de la différence dès que l'on met un pied à l'extérieur du Fort. Cela se répercute sur les comportements des gens, qui sont plus sereins, plus apaisés ».

Utilisés par 68 % des résidents, les équipements publics sont appréciés à la quasi-unanimité pour leur proximité et leur qualité : deux écoles, une piscine Feng Shui, un espace d’animation culturelle et numérique, des équipements sportifs, une conciergerie… et de nombreux commerces de proximité.

En matière de consommation énergétique, le dispositif mis en place tient aussi ses promesses : 70 % des résidents déclarent avoir réalisé des économies sur leurs factures et 78 % sont satisfaits du confort thermique de leur logement. 

Enfin, en termes de mobilité, 57 % des résidents déclarent avoir changé leurs habitudes et utilisent moins leur voiture grâce à la proximité des commerces, des services et des équipements publics sur place.

Avec un supermarché, deux restaurants, une conciergerie, une boulangerie, mais aussi une piscine et une médiathèque, cette mixité fonctionnelle, selon la mairie, permet de réduire 10 à 15% des déplacements.

Loin de la rumeur urbaine

Dans le nouvel éco-quartier d'Issy-les-Moulineaux, dans les hauteurs de la ville et loin de la rumeur urbaine, les habitants semblent étrangement unanimes : « On est dans une bulle ici. Il y a tous les commerces nécessaires, on n'a pas envie de quitter le quartier. C'est zen» assure un habitant en jogging, promenant son chien. 95% des personnes interrogées s'estiment fières de vivre au Fort.

Le secret, selon les habitants, du calme :  le calme est lié à l'absence de voiture.

« Et comme le quartier est très calme, nous sommes encore plus sensibles, poursuit Pascale, qui fait face au stade de football, notamment aux éclairages très forts du stade et aux cris des joueurs jusqu'à 22 heures tous les soirs ».
 
Bon, ça, c'est ce qui apparaît dans les médias. Moi, j'ai trouvé ce quartier SINISTRE.

Ok, on était un samedi après-midi, mais un samedi après-midi à Paris, ce n'est pas vide comme cela. Sans voiture, je me demande comment on peut se déplacer si on habite là. Appartement avec toutes les technologies, je veux bien, mais quartier isolé comme cela, non. Je ne suis pas prête d'aller habiter en banlieue (et ne l'ai jamais été d'ailleurs !).

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