J'ai continué ma balade le long de la Seine, à partir du Pont de Grenelle. Le pont de Grenelle qui tient son nom de la plaine de Grenelle qu'il desservait (Grenelle deviendra une commune du département de la Seine en 1830, avant d'être absorbée dans Paris lors de l'extension de Paris en 1860).
Après le port de Grenelle ma balade suit le port de Javel. Le quartier dit de "Javel" rappelle que ce secteur était industriel dès le 20 ème siècle. Dans les années 50, 60 la société Citroën avait une partie de son activité sur le quai de Grenelle, ainsi que sur le quai de Javel. Au bout se trouve le grand parc André Citroen, le poumon vert du quartier, qui a été créé sur la friche industrielle des usines Citroen.
Je passe le Pont Mirabeau, une magnifique oeuvre d'art, et voilà sur quoi je tombe.
Activité : BÉTON
Sur le quai de Seine, une cimenterie, installée au Port de Javel.
1964 : Une centrale à béton Lafarge et son malaxeur s’installent sur le quai de Javel à quelques mètres du Pont Mirabeau. Ce quartier était occupé par l’industrie automobile. 1969 : Fermeture des usines Citroën. 1986 : Le POS (Plan d’occupation des sols) classe le Quai de Javel en « zone UPb » réservée au tourisme fluvial, aux loisirs, à la restauration et à la promenade. 1986 : Création d’un des plus grands espaces vert de Paris, le Parc André-Citroën qui débouche directement sur la Seine, autour duquel sont construits de nombreux logements. 1989 : Les ports urbains de Paris à vocation industrielle sont reportés en amont et en aval de la Seine, au-delà des ponts de Tolbiac et de Garigliano, alors que les ports centraux sont réservés aux loisirs et aux transports de passagers. Le Quai de Javel et les alentours du Parc sont urbanisés pour accueillir de nouveaux résidents. 2006 : Le PLU (Plan local d’urbanisme) classe le Port de Javel-Bas en GSU (zone de Grands Services Urbains) et organise, 20 ans plus tard, le retour des activités industrielles, en reniant les engagements antérieurs. 2013 : HAROPA-Ports de Paris étudie le réaménagement du Port de Javel et prévoit en catimini l’extension de la centrale à béton. Les riverains sont laissés dans l’ignorance. 2017 : Le projet d’extension de la centrale à béton de Lafarge est rendu public. Les riverains se regroupent pour s’opposer au projet et engagent une procédure devant le Tribunal Administratif de Paris, toujours en cours. Février 2020 : Le mouvement écologiste Extinction-Rébellion manifeste son opposition à la centrale à béton Lafarge-Mirabeau. 2019-20 : Des "vœux" sont votés par le Conseil de Paris s’opposant à ce projet industriel et une concertation est engagée par la Mairie de Paris entre Lafarge Holcim et Ports de Paris, la Préfecture, et les Riverains prévoyant un moratoire que Lafarge ne respecte pas en reprenant les travaux en catimini le 1er jour du déconfinement le 11 mai 2020. Mai 2020 : Les Riverains font stopper les travaux de construction des fondations de la nouvelle centrale à béton. |
Septembre 2020 - Le cimentier Lafarge-Holcim a fait l'objet d'une enquête pour avoir déversé dans la Seine des matériaux polluants composés de "particules de ciment, de liquides de traitement et des microfibres de plastique". L'information a été révélée par la radio Europe 1 et la vidéo a fait le tour des réseaux sociaux: un camion de transport de ciment qui déversait son eau de rinçage dans un bassin au bord de la Seine. Un bassin dont une grosse fuite coulait directement dans la Seine. Une plainte pour suspicion de pollution a été déposée et une enquête est ouverte par le parquet de Paris. "C'est un véritable scandale écologique, alors que nous travaillons avec nos partenaires depuis de nombreuses années pour améliorer la qualité du fleuve", s'est émue la maire de la capitale Anne Hidalgo en partageant sur Twitter l'information révélée par Europe 1. Dans un communiqué, LafargeHolcim affirme que l'écoulement en question serait le fait "d'un accident exceptionnel provoqué par un acte malveillant". La société souligne que ce n'est en rien un acte volontaire de l'entreprise. Le cimentier affirme que "l'écoulement a été stoppé" et que des actions de contrôles sur les centrales allaient être renforcées. La justice a dans la foulée confié une enquête à l'OFB pour «déversement de substances nuisibles par personne morale», «jet ou abandon par personne morale de substances nuisibles» et «utilisation de produits phytosanitaires sans respecter les conditions d'utilisation».
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"Nous investissons aujourd'hui dans un important chantier de modernisation de cette centrale, qui répond strictement au cahier des charges de Ports de Paris !", a déclaré le cimentier. Il promet que "le nouveau site sera davantage intégré au paysage, doté des dernières technologies permettant de réduire les nuisances sonores liées à nos activités, et des nouveaux systèmes de traitement des déchets et des eaux usées qui rendront la production toujours plus respectueuse de l'environnement ". |
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