Son nom vient de celui du donateur du terrain qui se prénommait Léonard-Jean-Baptiste Violet.
Ici était la plaine de Grenelle, habitée dès la préhistoire, comme en témoignent les vestiges découverts en 1866 dans une sablière, qui tenait son nom de la nature même de ce sol sablonneux, propice aux terriers à lapins. Par déformations successives, le nom de garenne devait devenir en définitive "grenelle".
Le territoire dépendait de l’abbaye Sainte-Geneviève-du-Mont. Pendant de nombreux siècles, tour à tour terrain de promenades, d’exercices militaires, puis de cultures, où Parmentier planta sa première pomme de terre.
Avec la Révolution, la vie de l’illustre abbaye se termine. La plaine de Grenelle et ses propriétés, de près de 100 hectares, comprises entre Vaugirard et la Seine, Issy et Paris, deviennent des biens nationaux.
En 1796, un administrateur des Domaines, M. César Ginoux, s’en porte acquéreur et l’afferme à un agriculteur, M. de Frémicourt.
Le 15 mai 1824, ce dernier revend le terrain à M. Jean-Baptiste Léonard Violet, conseiller municipal de Vaugirard et entrepreneur de construction, qui s’associe à M. Letellier pour créer le lotissement de "Beau-Grenelle", avec tout ce qui est nécessaire à un nouveau village : voirie, pont sur la Seine, port, gare, marché, théâtre. Seule manque une église.
Elle a été construite sous Charles X, entre 1824 et 1828 sur les plans de l'architecte Léonard Bontat, au cœur de ce nouveau village de Grenelle créé par Jean-Baptiste Violet.
Elle est située au bout de la rue du Commerce dans le 15 ème arrondissement, au 23, place Étienne-Pernet, place qui porte le nom du Père Etienne Pernet (1824-1899) qui fonda la congrégation des petites sœurs de l'Assomption.
La rue du Commerce vue du parvis de l'église |
Vue du haut de la rue de l'abbé Groult |
En 1825, l’église St Lambert de Vaugirard ne suffisait plus à accueillir le nombre croissant des paroissiens au vu de l'accroissement de la population dans le quartier, et le conseil municipal de Vaugirard décida d'édifier un nouveau lieu de culte non loin, dans le hameau de Grenelle.
M. Jean-Baptiste Léonard Violet propose alors de financer les travaux, en contrepartie de l’autorisation d’ouvrir sur la place un marché dont les profits iront à sa société. L’église, qui porte l’un de ses prénoms, sera bâtie en 1827 par la Compagnie des Entrepreneurs, sous la direction de l’architecte Bontat.
Le jour de la pose de la première pierre, en septembre 1827, le quartier est en pleine construction, le sol est parsemé de fondrières, et des planches doivent être posées pour permettre le passage du cortège des personnes royales et des autorités civiles et religieuses. L’archevêque de Paris, Monseigneur de Quélen, bénit la pierre, Madame la duchesse d’Angoulême, accompagnée de sa nièce, "Mademoiselle" petite-fille du roi Charles X, la scelle. Une foule immense assiste à la fête et piétine dans la boue...
Achevée en 1829, l’église de Grenelle ne sera ouverte au culte qu’en 1831, faute de mobilier liturgique suffisant, et desservie pendant plusieurs années par le clergé de Vaugirard.
Le hameau de Grenelle fut érigé en commune par une ordonnance du roi Louis-Philippe (roi de 1830 à 1848) du 23 octobre 1830.
Devenue chapelle vicariale en 1835, elle ne sera érigée en paroisse autonome qu’en 1837. La société qui avait financé l’achat du terrain et la construction en fera donation à la commune de Grenelle en 1852.
Composée à l'origine d'une nef simple, l'église est vite devenue trop petite. Deux chapelles sont construites à proximité en 1872 et 1886.
L'église est agrandie entre 1924 et 1926 pour accueillir d'avantage de fidèles, avec des bas-côtés, un transept, un nouveau chœur, le tout surélevé pour permettre la construction d'une chapelle en dessous, l'actuelle chapelle Saint-Etienne.
Source: http://www.sjbg.org/nous-contacter/l-histoire-de-notre-paroisse/
Le style de l'église reprend celui des basiliques romaines, à la mode sous la Restauration : nef scandée d'arcades en plein cintre, piliers circulaires surmontés d'un tailloir assez fin. La voûte en berceau est percée de lunettes.
La corniche saillante qui ceinture l'église sépare nettement les deux niveaux de l'élévation, cassant ainsi la hauteur.
L'élévation gauche de la nef montre un édifice à forte dominante jaune.
Toutes les fenêtres présentent des vitraux jaunes assez opaques, signés Janiaud, placés en 1930. La couleur jaune, qui se répand dans la nef, se veut le symbole de la Résurrection.
En 1928, lors de l'agrandissement de Saint-Jean-Baptiste-de-Grenelle, le chanoine Touzé, futur directeur des Chantiers du Cardinal, confia l'embellissement de l'édifice au peintre Henri Nozais. Celui-ci utilise une peinture à l'huile supportée par un épais enduit hydrofuge pour les décors de la coupole, du chœur et du transept.
Ces peintures illustrent des épisodes de la vie de Jean-Baptiste : l'Agneau mystique, la Naissance de Jean-Baptiste, sa Prédication, sa Montée au ciel et, enfin, Salomé portant à sa mère le chef du Précurseur. Elles datent des années 1928 et 1930.
La coupole à la croisée du transept est ornée d'une peinture à l'huile représentant Saint Jean-Baptiste accueilli au ciel par le Christ (Henri Nozais, 1929)
Le superbe autel a été en partie récupéré de Notre-Dame de Paris.
Avec des sculptures contemporaines.
La nef et l'orgue de tribune vus du chœur
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