ARTICLES RÉCENTS


Recent Posts Widget

Au hasard des balades

dimanche 18 septembre 2022

Collège des Bernardins (2)

JOURNÉES DU PATRIMOINE - JOUR 2

Dimanche 18 Septembre 2022



Entre Notre-Dame et la Sorbonne, une petite rue donnant sur le boulevard Saint-Germain, c'est là que se trouve cette longue bâtisse médiévale datant du 13 ème siècle.
  
Cet édifice gothique, classé Monument historique depuis le 10 février 1887, est le Collège des Bernardins, un ancien collège cistercien de l’Université de Paris. Il figure aujourd’hui comme l’un des plus grands édifices médiévaux de Paris.

 
20 rue de Poissy 75005 Paris
une rue située entre le boulevard Saint-Germain en direction de la Seine)
Informations : 01 53 10 74 44 (du lundi au vendredi de 10h à 12h)
Métro : Maubert-Mutualité ou Cardinal Lemoine (ligne 10), Jussieu (ligne 7)

Bus : lignes 24 et 47, arrêt Maubert Mutualité - lignes 63, 86 et 87, arrêt St Germain – Cardinal Lemoine

Visites possibles à partir de début octobre, 4 jours par semaine les mercredis, vendredis et samedis à 16h et les jeudis à 11h.
Accès gratuit à la nef et l’ancienne sacristie.





A sa construction en 1248, l’Europe se trouve plongée dans une véritable révolution intellectuelle. Les universités remplaçaient peu à peu les monastères dans leurs fonctions pédagogiques et culturelles. Les monastères, jusqu’alors principaux centres intellectuels, cèdent peu à peu le pas aux Universités nouvellement créées dans les grandes villes : Bologne, puis Paris, Oxford, Cambridge, Heidelberg…
 
Paris, seule capitale européenne à bénéficier en son sein d’une université, connaît alors un rayonnement qui n’a nul pareil sur le continent. C’est pourquoi, les moines cisterciens du monde entier sont encouragés à y faire leurs études. 
 
Bâti en pleine révolution intellectuelle, au milieu du 13 ème siècle qui voit la naissance et l'expansion de l'Université de Paris, le collège des Bernardins, ou collège Saint-Bernard, est construit par l'ordre cistercien dans une zone marécageuse de la rive gauche. Il a été fondé par Étienne de Lexington, l'abbé de  Clairvaux, construit à partir de 1248 avec les encouragements du pape Innocent IV, pour former les religieux de cet ordre, également connus sous le nom de Bernardins.


Qui était Saint Bernard  (1091-1153)

Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux, né en 1090 à Fontaine-lès-Dijon et mort le 20 août 1153 à l'abbaye de Clairvaux, est un moine bourguignon, réformateur de la vie religieuse catholique. Directeur de conscience et important promoteur de l'ordre cistercien (ou ordre de Cîteaux), il recherche l'amour du Christ par la mortification la plus dure.

Le fait décisif dans l'histoire de l'ordre cistercien fut le départ pour Cîteaux, en 1112, de Saint Bernard  accompagné d'une trentaine de jeunes nobles, parmi lesquels quatre de ses propres frères.

À peine trois ans plus tard, il fonda, avec douze frères, Clairvaux.

72 fondations nouvelles sont dues à Saint Bernard : 69 monastères participèrent au chapitre général de 1133. Ils furent 343 à la mort de saint Bernard et 742 à la fin du Moyen Âge, auxquels il faut ajouter 761 établissements de moniales. 525 des monastères cisterciens pour les hommes furent fondés au 12e siècle, 169 au 13e, 18 seulement au 14e.

 
 
L’Église doit tenir compte de l’émergence de ces villes et des transformations culturelles profondes qui touchent toute l’Europe.

Dans une bulle de 1245, le pape Innocent IV encourage vivement les cisterciens à aller faire des études à Paris, comme le font les dominicains et les franciscains. Au cœur de cette capitale intellectuelle européenne, ils pourront étudier la théologie et les grandes disciplines du savoir humain.

C’est un moine anglais, Étienne de Lexington, abbé de Clairvaux, qui initie le projet du Collège Saint-Bernard, bientôt désigné comme Collège des Bernardins, qui va servir de lieu d’étude et de formation aux moines cisterciens.

Quelques années après la création de l’Université de Paris, la construction commence en 1248 sur un terrain marécageux en bord de Seine, et sur le modèle architectural des abbayes cisterciennes.
 
Pour ne pas détourner ces moines de leur retraite spirituelle, on construit le collège sur le modèle architectural des abbayes cisterciennes. Lieu d'étude et de recherche, le collège accueillit pendant cinq siècles des étudiants cisterciens venus de l'Europe entière pour parfaire leurs études théologiques à Paris. On y trouvait des salles de cours, un réfectoire, une salle capitulaire, des cuisines. Il servit jusqu'à la Révolution française de résidence pour les moines étudiants à l'Université de Paris.

Mais, l'histoire du collège des Bernardins a été mouvementée : après quatre siècles d’occupation monastique, l’édifice est confisqué à la Révolution française, et remis entre les mains des pouvoirs publics. L'église est réduite à une carrière de pierres, avant d'être détruite en 1797. 

Il prend alors toutes sortes de nouvelles fonctions au fil des années : il est, pendant une courte période, reconverti en prison pour les bagnards, est ensuite utilisé par la Ville comme grenier à sel, il sert à nouveau, brièvement, d’école chrétienne, avant d’être occupé pendant près d’un demi-siècle par les pompiers qui y installent leur caserne. 

Ce n’est qu’en septembre 2008 que ce lieu, racheté par le Diocèse de Paris, à ouvert pour la première fois ses portes au public parisien, après plus de quatre années de rénovation.

 


C'est aujourd’hui un lieu de rencontres, de dialogues, de formation et de culture proposant une programmation riche de conférences et colloques, d’expositions, de concerts, d’activités pour le jeune public ainsi qu’un centre de formation théologique et biblique. Depuis 2009, il abrite l'Académie catholique de France.
  
☞Un Joyau De L’art Médiéval Au Coeur Du Quartier Latin / Paris ZigZag
https://www.pariszigzag.fr/paris-au-quotidien/college-des-bernardins-art-medieval-5eme


VIDÉO

Visite virtuelle du Collège des Bernardins au XIIIe siècle 
Source © Collège des Bernardins

On a assisté à l'auditorium à une reconstitution en 3D : 
"Au cœur de l'histoire du Paris médiéval et du Collège des Bernardins à sa création".

VIDÉO

Source : Collège des Bernardins




Pendant plus de quatre siècles, ce lieu de savoir accueillit des jeunes moines et des professeurs venus de toute l’Europe, et contribua au rayonnement intellectuel de la ville et de l’Université de Paris, jusqu’à la Révolution. Après la réforme, l’activité du Collège des Bernardins ralentit. Peu à peu, une part considérable du domaine primitif est aliénée et des terrains sont donnés à bail pour la construction de maisons individuelles.

À la Révolution, après le départ des élèves et des religieux, le Collège est vendu comme bien national en 1791. L’église, construite en 1338 par le pape Benoît XII, ancien élève et professeur du Collège des Bernardins, dont il ne reste aujourd’hui que la sacristie, est en grande partie démolie par le tracé de la rue de Pontoise (1810) puis lors du percement du boulevard Saint Germain (1859).




Le bâtiment principal, resté la propriété de la Ville de Paris, est utilisé à des buts divers. Devenu prison pour les bagnards, il est bientôt utilisé comme entrepôt, puis sert brièvement à nouveau d’école pour les Frères des Écoles chrétiennes, avant d’être, à partir de 1845 et jusqu’en 1995, une caserne de pompiers et enfin un internat pour l’École de police.

En 2001, sous l’impulsion du cardinal Jean-Marie Lustiger, ce bâtiment, classé au titre des Monuments historiques en 1887, est finalement racheté à la ville par le Diocèse de Paris, afin d’y entreprendre un projet culturel audacieux, qui lui redonne vie, dans la fidélité à son origine mais totalement tourné vers la modernité.

En 2008, après une rénovation complète qui dura 6 ans menée par Hervé Baptiste, architecte en chef des monuments historiques pour la partie ancienne et Jean-Michel Wilmotte pour les espaces contemporains, le Collège des Bernardins renoue avec sa vocation initiale en devenant un lieu de recherche et de débat pour l’Église et la société, sur la question de l'homme et de son avenir. À travers le choix de formes simples et de matériaux nobles, les architectes ont proposé une traduction contemporaine de la sobriété cistercienne. 

Pour la première fois de son histoire, il est ouvert à tous.

Quelques jours après son ouverture, le 12 septembre 2008, le Collège des Bernardins a accueilli le Pape Benoît XVI qui y a prononcé le premier d’une série de discours sur les rapports entre foi et culture contemporaine.

 

  
L'art Cistercien

L'art cistercien est en phase avec leur spiritualité : il doit être une aide pour le cheminement intérieur. Cet art a trois fonctions : d'abord louer Dieu et lui faire une offrande pour obtenir ses grâces. Ensuite, rendre présent l'invisible, le Royaume de Dieu, enfin, affirmer la puissance par une œuvre d'art.
 
On peut caractériser l'architecture cistercienne par des bâtiments remarquables par la pureté de leur lignes, l'économie des matériaux et la simplicité du plan d'ensemble. Les monastères cisterciens se distinguent par la sobriété de l'architecture et des ornements.

Les rivières environnantes étaient utilisée pour l'énergie hydraulique (moulins), l'église était élevée au nord du site, tandis que le monastère et son cloître étaient établis au sud.

La grande nef

Passée la porte on découvre immédiatement la grande nef longue de 70 mètres et ses 32 colonnes monolithiques jointes par des arcs croisés. L’architecture de la salle avait été volontairement pensée de manière à être la plus sobre possible afin de ne pas déconcentrer les moines. La nef faisait office de lieu de vie pour les centaines d’étudiants qui affluaient du monde entier pour venir y étudier.


 
La longue salle gothique de 70 mètres, soutenue par 32 élégantes colonnettes, était le lieu de vie des moines. Elle servait de salle de cours, de réfectoire, de salle capitulaire et… de cuisine. Partout où c’était possible, la lumière naturelle a été favorisée. Une statue du Christ du 14e siècle, retrouvée dans les fondations, surplombe l’ensemble.

L’enfilade de colonnes gothiques de la grande nef, jointes par des arcs brisés.

 

 

Deux statues attribuées au XIVe siècle ont été exhumées

0n trouve au détour d’une volée d’escalier qui, lui, date du 18 ème siècle, une statue acéphale qui porte une épaisse polychromie sur un vêtement plissé, datée du 15 ème siècle mais qui garde son mystère.
L'autre statue est un Christ en simulacre de costume royal, coiffé de la couronne d'épines, un thème peu répandu dans la statuaire médiévale parisienne.

Il devait s'intégrer au trumeau du grand portail occidental de l'église de 1338.



Quatorze sépultures du cimetière des moines ont été dégagées,
la plus ancienne appartenant à la première moitié du 14 ème siècle.

Le cellier

Au sous-sol du bâtiment se trouvait l’ancien cellier médiéval, autrefois comblé de terre à hauteur des chapiteaux afin d’éviter son enfoncement dans le sol. Le déblaiement du cellier a laissé aujourd’hui apparaître les anciennes voûtes romanes légèrement de travers en raison de l’affaissement des piliers qui ont désormais été renforcés. 
 
Le cellier médiéval est revêtu au sol de béton ciré évoquant la terre battue de l’époque. 
  










Dans l'ancienne sacristie est proposée l'exposition « D'encre et de pierre »,
fruit d'une collaboration avec les étudiants de l'école Estienne qui ont mis
l'histoire du Collège des Bernardins en bande dessinée.



La sortie

VIDÉO

Aucun commentaire: