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Au hasard des balades

mardi 17 septembre 2013

Rue Saint Jacques





La rue Saint Jacques est très longue. Elle commence au 79 rue Galande et se termine au 84, boulevard de Port-Royal.

Son nom fait référence à l'ancien hôpital offert aux Dominicains par Jean Barastre, doyen de Saint-Quentin : la chapelle de cet hôpital était dédiée à saint Jacques.

La rue Saint-Jacques est probablement la rue la plus ancienne de Paris. Elle est tracée sur l'ancien cardo principal de Lutèce, la ville romaine, c'est à dire l’axe nord-sud dans le schéma d'urbanisme des villes romaines. Probablement construit sur un ancien chemin gaulois.


Une plaque est apposée au n°172, au croisement actuel des rues Saint-Jacques et Soufflot, indiquant l'emplacement de la porte Saint Jacques, qui faisait partie de l'enceinte de Philippe Auguste.

Cette porte était au 13 ème et 14 ème siècles,  l'une des quatre principales portes de Paris.

Elle a été démolie en 1684.

Image d'Internet

Histoire

Je cite ici un texte très intéressant de Gérard Muteaud :

"Dès le Moyen Age, les pèlerins qui partaient sur la route rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle empruntaient un axe nord-sud utilisé depuis l'Antiquité. La configuration des voies du 5ème arrondissement était à l'origine adaptée au relief de la montagne Sainte-Geneviève, et la rue Saint- Jacques en constituait l'axe principal.

Au 12 ème siècle, la rue s'appelait Grand-Rue-du-Petit-Pont puis au 13 ème  siècle, Grand-Rue-Saint-Jacques-des-Prêcheurs, avant que le seul nom de Saint- Jacques ne s'impose après l'édification de la chapelle Saint-Jacques où les religieux dominicains (dits Frères prêcheurs puis Jacobins) s'établissent dès 1218. L'appellation finit par s'étendre à l'ensemble de l'artère, jusqu'à la rue de la Bourbe (actuellement boulevard de Port-Royal), en 1806.

Cette référence au plus célèbre pèlerinage de l'Occident chrétien conféra à la rue Saint- Jacques une aura toute particulière qui attira de nombreuses congrégations. Les oratoriens y fondèrent en 1611 l'un des premiers séminaires de Paris, où Jean de La Fontaine, dans sa jeunesse, fit un court séjour. Les Bénédictins anglais trouvèrent refuge au numéro 269, dans la première moitié du 17 ème  siècle, fuyant les persécutions des protestants. Les Capucins s'établirent aussi le long de cette rue. A partir du 17 ème siècle, ils sont rejoints par plusieurs couvents de femmes : les visitandines ; les bénédictines de Port-Royal ; les religieuses du carmel de l'Incarnation de Jésus. 

Certains noms de communautés ont été conservés dans la nomenclature des rues voisines : ainsi la rue des Ursulines et la rue des Feuillantines. 

Jusqu'en 1684, il existait cette porte Saint- Jacques (appelée aussi porte Notre-Dame-des-Champs), située entre la rue Soufflot et la rue des Fossés-Saint- Jacques. Elle faisait partie de l'enceinte de Philippe Auguste. L'édifice fut abattu en 1684.

Outre la longue suite de couvents et autres établissements religieux où se retiraient bigots, courtisans en rupture de cour et dames de haute naissance venus y expier leurs péchés de jeunesse, la voie romaine de Saint- Jacques (en particulier dans la partie actuelle de la rue du Faubourg-Saint-Jacques, dans le 14 ème arrondissement) était jusqu'au milieu du 17 ème siècle un lieu d'extraction de pierres à bâtir. 

Plusieurs dizaines de puits étaient alors en activité, signalés par de grandes roues en bois qui permettaient, grâce à la démultiplication, de remonter des charges d'une tonne. Elles étaient actionnées par un ou deux hommes, à la manière des écureuils dans leur cage à roue. 

Les carrières donnèrent naissance à d'immenses souterrains convertis en catacombes à la fin du 18 ème et au début du 19 ème  siècle. 

Le quartier était majoritairement habité par une population de carriers et de plâtriers de modeste condition. Ces corps de métier se devaient d'honorer, parmi les saints, un protecteur, dans l'une des nombreuses chapelles de l'église de Saint-Jacques-du-Haut-Pas : les maîtres carriers s'en remettaient à saint Roch et à leur patron saint Jean... La rue Saint- Jacques était pavée de bonnes intentions, et la traversée de Paris s'apparentait alors à un chemin de croix."

Un haut-lieu du Jansénisme

L'église Saint Jacques du Haut Pas

De l'autre côté de la rue de l'abbé de l'épée, se trouve l'église Saint Jacques du Haut Pas.




Elle fut construite en 1630, par Gaston, le duc d'Orléans, frère de Louis XIII, sur l'emplacement d'une ancienne chapelle.

Au 12 ème siècle, tout près, se trouvait la Commanderie de Saint Jacques du Haut Pas, installée  par Saint Louis au n° 259 de la rue Saint Jacques, pour les frères hospitaliers. Elle se rattachait à un ordre religieux et militaire créé en Italie au 12 ème siècle, leur mission étant d'accueillir et de soigner les pèlerins qui se rendaient à Saint Jacques de Compostelle.



L'église Saint Jacques fut l'un des principaux foyers du jansénisme au 17 ème siècle. Le supérieur du monastère de Port Royal des Champs, l'abbé Saint Cyran, y est enterré, ainsi que Jean-Dominique Cassini.



Quartier étudiant

Le Quartier latin étant le quartier étudiant traditionnel de Paris, il regroupe les plus anciens et les plus prestigieux établissements d'enseignement français (la Sorbonne, le Collège de France)...

Le lycée Louis-le-Grand

Le lycée Louis-le-Grand a été fondé en 1563. C'est aujourd'hui un établissement d'enseignement secondaire et supérieur, public, s'élève le long de l'ancien cardo de Lutèce, au 123 de la rue Saint-Jacques.

Un lycée d'excellence, qui constitue un élément de premier plan dans la formation des élites françaises. Les anciens élèves sont devenus hommes d'État, diplomates, prélats, maréchaux de France, académiciens, hommes de lettres... une pépinière des grands hommes de l'État.




Dans le passé, Molière, Voltaire, Hugo, ont été anciens élèves du lycée. De même Pompidou, Giscard d'Estaing, Chirac...
Le premier collège date de 1550 quand l'évêque invite les jésuites à ouvrir un collège dans son hôtel parisien.




Le Musée Océanographique 
Au n° 195 de la rue Gay Lussac, se trouve le Musée Océanographique, avec au sous-sol, le Centre de la Mer, fondé par le Prince Albert Ier de Monaco, en 1906, pour vulgariser la connaissance de l'océan. Le Centre de la Mer est ouvert au public.
Image d'Internet

L'architecture du bâtiment rappelle un peu celle du palais princier monégasque.





La Sorbonne

La Sorbonne tient son nom du théologien et chapelain de Saint Louis, du 13 ème siècle, Robert de Sorbon, le fondateur du collège de Sorbonne, collège consacré à la théologie.

La Sorbonne est le siège du rectorat de l'académie de Paris et de la chancellerie des universités de Paris. Elle abrite une partie des activités des universités Paris-I, Paris-III, Paris-IV et Paris V, ainsi que celles de l'École pratique des hautes études, et l'École des chartes. La Bibliothèque de la Sorbonne est une bibliothèque inter-universitaire rattachée pour sa gestion à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

L'ensemble des bâtiments (façades et toitures) fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 30 septembre 1975.




Le Collège de France

Le Collège de France est un grand établissement d'enseignement et de recherche. Il dispense des cours non diplômants de haut niveau dans des disciplines scientifiques, littéraires et artistiques. Sa fondation remonte à l’époque de François Ier.

L'enseignement y est gratuit et ouvert à tous sans inscription, ce qui en fait un lieu à part dans la vie intellectuelle française. Être nommé professeur au Collège de France est considéré comme une des plus hautes distinctions dans l'enseignement supérieur français.


Et voila où j'ai terminé ma balade, au carrefour du Vieux Campeur !

1 commentaire:

XINGU a dit…

Robert de Sorbon etait un benevole. A son epoque les classes se faisaient n'importe ou, par exemple, chez un professeur lui-meme. Sorbon offrait gratutement du logement et de la nourriture a quelques eleves necessiteux. Les professeurs, souvent pauvres, etaient remuneres par ses eleves.